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Le Corridor de l'art

Actualités de l'art contemporain, critique d'exposition, focus sur des artistes, par Pauline Lisowski

Malay Mawar, une exposition de Shooshie Sulaiman à la fondation Kadist : le jardinage comme lien entre deux cultures

La fondation Kadist a invité Shooshie Sulaiman en résidence, une artiste malaisienne qui développe à la fois un travail personnel et des projets collectifs qui soulèvent de nouvelles façons d'aborder la création. Elle pratique quotidiennement le jardinage et en fait une expérience à la fois esthétique et scientifique.

Pour sa première exposition personnelle en Europe, elle a conçu un jardin à l'intérieur de la fondation, dans lequel le visiteur doit se frayer son chemin. Les dessins des parterres font référence à deux sources d'inspiration, la rigueur du jardin classique à la française et des motifs traditionnels malais. L'artiste invente ici un nouveau style de jardin et joue sur la résistance de la nature. Sur les côtés de son parterre de plantes, des rosiers hybrides s'ajoutent à l'organisation symétrique. Cette plante sert ici de lien avec son pays d'origine. Le titre de l'exposition « Malay Mawar » désigne en effet une espèce de rose que les Malais utilisent pour les rituels. Shooshie Sulaiman a greffé ce rosier, en l'honneur de la mémoire de sa mère, à un rosier de Paris. Par ce geste scientifique, l'artiste établit un lien entre deux cultures éloignées.

Elle propose également Planting Drawings une œuvre in process et participative. 30 dessins réalisés à la terre seront donnés à des volontaires, qui viendront ensuite les planter où ils le souhaitent. Par cette action, l'artiste engage la diffusion de son exposition. Elle incite aussi chaque participant à poursuivre son art du jardinage, à prendre soin d'une œuvre et de la nature elle-même.

Dans la dernière salle, le visiteur peut découvrir MAIX (Malaysia Artists'Intention Experiment), une plate-forme pour les artistes co-fondée en 2014. Ceux-ci y ont acquis un terrain dans la forêt et y développent un projet de vie. Ensemble, ils créent un réseau, une communauté où se partagent les connaissances et où l'art est un moyen de communication.

À travers cette exposition, Shooshie Sulaiman a fait appel à différents savoir-faire et traditions liés au jardinage. Elle souhaite activer l'envie de reconsidérer la nature et de prendre en compte ce qu'elle produit. De plus, elle partage ici l'histoire de son pays, ses coutumes et modes de vie, les combine à ceux de l'occident pour révéler la nature et l’écosystème que l'humain doit préserver.

Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 31 juillet à la fondation Kadist.

Shooshie Sulaiman, Malay Mawar, exposition personnelle, Kadist, Paris, 2016, photo : Aurélien Mole
Shooshie Sulaiman, Malay Mawar, exposition personnelle, Kadist, Paris, 2016, photo : Aurélien Mole
Shooshie Sulaiman, Malay Mawar, exposition personnelle, Kadist, Paris, 2016, photo : Aurélien Mole
Shooshie Sulaiman, Malay Mawar, exposition personnelle, Kadist, Paris, 2016, photo : Aurélien Mole
Shooshie Sulaiman, Malay Mawar, exposition personnelle, Kadist, Paris, 2016, photo : Aurélien Mole
Shooshie Sulaiman, Malay Mawar, exposition personnelle, Kadist, Paris, 2016, photo : Aurélien Mole

Shooshie Sulaiman, Malay Mawar, exposition personnelle, Kadist, Paris, 2016, photo : Aurélien Mole

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